Contribuer à la résolution des conflits - Nathalie Cohen Capsyco Vincennes

 

En ces temps troublés, j’ai été sensible à cette citation du docteur Roland Cahen, écrite à Paris en 1986 dans la préface de l’édition du livre de C. G. Jung : L’homme à la découverte de son âme publié pour la première fois entre 1928 et 1944 :

Contribuer à la résolution des conflits – individuellement et collectivement – par l’élévation à la conscience de leur polarités contraires, voilà l’œuvre doublement civilisatrice à laquelle – par delà toutes les diversités d’écoles – aspire la psychologie des profondeurs. Car il n’y a pas d’autres voies pour affronter, comprendre, apaiser et résoudre le risque majeur de notre époque, l’agressivité, les agressivités !

Je souhaite à chaque lecteur de trouver dans la méditation de cet ouvrage son diapason personnel. Car, c’est en cela que notre psychologie aidera, dans la dérive actuelle, par un véritable ressourcement, à un renouveau de la civilisation et c’est en cela aussi qu’elle sera mère de liberté et de tout ce qui ne peut naitre que d’elle : compréhension, responsabilité, positivité, harmonie, bonheur, amour.

Ce livre fut le cri de paix du jeune chercheur que je fus. Il reste un appel pathétique à la paix, peut-être la seule possible, celle qui naît de l’homme intérieur”.

 

 

Et celle de C. G. Jung,  en 1944, à la fin de son ouvrage :

(…) La psychologie n’en constitue pas moins la science qui nous est la plus indispensable ; il apparait en effet, avec une clarté toujours plus aveuglante, que ce ne sont ni la famine, ni les tremblements des terres, ni les microbes, ni le cancer, mais c’est bel et bien l’homme le plus grand des dangers. La cause en est simple : il n’existe encore aucune protection efficace contre les épidémies psychiques; or, ces épidémies là sont infiniment plus dévastatrices que les pires catastrophes de la nature !

Le suprême danger qui menace aussi bien l’être individuel que les peuples pris dans leur ensemble, c’est le “danger psychique”. A son égard, la raison fait preuve d’une impuissance totale, explicable par le fait que ses arguments agissent sur la conscience seule, sans avoir la moindre prise sur l’inconscient.

Par suite, un danger majeur pour l’homme émane de la masse émane de la masse, au sein de laquelle les effets de l’inconscient s’accumulent, baîllonnant alors, étouffant les instances raisonnables de la conscience. Toute organisation de masse constitue un danger latent, au même titre qu’un entassement de dynamite. Car il s’en dégage des effets que personne n’a voulus, mais que personne n’est en état de suspendre ! 

C’est pourquoi, il faut ardemment souhaiter que la psychologie, ses connaissances et ses conquêtes se répandent à une échelle telle que les hommes finissent par comprendre d’où proviennent les suprêmes dangers qui planent sur leurs têtes.

Ce n’est pas en s’armant jusqu’aux dents, chacune pour son compte, que les nations pourront à la longue se préserver des effroyables catastrophes que sont les guerres modernes. Les armes amoncelées réclament la guerre !

Ne serait-il pas préférable, au contraire, à l’avenir, de se défier et d’éviter les conditions – maintenant dépistées – dans lesquelles l’inconscient brise les digues du conscient et dépossède celui-ci, faisant courir au monde le risques d’incalculables ravages ? J’espère que ce livre contribuera à éclaircir ce problème, fondamental pour l’humanité.”

 

Visionnaire, non ?

Pour poursuivre la réflexion et l’éclairer : La haine,le désir de possession et l’agressivité par Joan Rivière dans l’ouvrage :  L’amour et la haine de Mélanie Klein et Joan Rivière, édition Petite Bibliothèque Payot.

 

 

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